Il y’a trois ans, quand je vivais encore au Népal, j’ai participé à une retraite détoxifiante dans un monastère Bouddhiste.
Et plutôt que de vous raconter l’expérience de mon point de vue aujourd’hui, je vais vous laisser avec ce que j’ai écrit le jour même et que j’ai retrouvé dans un de mes vieux carnets.
[Axelle de 2021]
C’est une belle journée ensoleillée pour vomir ses tripes lors d’un rituel de yogi chelou au Népal.
Le rituel en question :
Panchakarma.
Un nom mystérieux pour littéralement dire “La Purge”
En gros, il faut voir ça comme faire des Teq Paf Tequila avec des gobelets géants remplis d’eau tiède salée et un zeste de citron (tout en même temps) puis enchainer 2-3 postures de yoga avant de te reprendre un autre Teq Paf.
Résultat : Tu vomis tes tripes, mais au moins, c’est clair, ça épure.
La première fois, j’ai même pas eu le temps de courir aux toilettes, tout est sorti sur les claquettes du prof.
Miam 😋
(Heureusement, il pratiquait la méditation depuis de nombreuses années et s’est contenté de sourire avant d’aller les rincer sous la fontaine — Voilà la preuve ultime de l’efficacité de la méditation)
C’était la partie la moins agréable du protocole (même s’il faut bien avouer qu’imaginer déboucher toute la crasse de son corps comme si c’était un immense siphon peut s’avérer incroyablement satisfaisant.)
Le soir, en revanche, l’ambiance était plus tranquille. Après avoir dépollué notre corps, il fallait dépolluer notre mental.
Par contre, là il n’était pas question de protocole magique où il suffit de boire une potion magique pour voir toutes ses pensées noires et négatives disparaitre…
Non, on a juste eu recours à la bonne vieille méthode détoxifiante pour l’esprit : La méditation.
Mais avec un petit twist !
Il fallait chanter en sanskrit.
C’était comme devoir retenir tout un paragraphe en Latin et le rechanter derrière.
Moi j’aime bien faire les choses, du coup, j’étais focalisé à fond sur ce que disait le prof et j’essayais de tout répéter à la syllabe près.
A force de voir mes sourcils froncés et mon visage crispé, le prof s’est arrêté,
Et c’est là qu’il a lâché une bombe qui m’est restée bien ancrée dans la mémoire depuis :
“Axelle. ça n’a pas besoin d’être parfait pour être fait”
Cette fois, c’est ma cervelle qui a éclaboussé ses claquettes.
Moi qui ait aborté tellement de chose à cause de la perfection, ça a pris d’un coup tout son sens.
J’ai compris et surtout intégré que je pouvais faire, créer des choses et que ça n’avait pas besoin d’être du niveau de ce que faisait Léonard De Vinci pour exister.
Parfois, amener de l’imperfection dans ce monde, ça à déjà sa propre valeur, celle de transmettre d’une façon différente, avec une sensibilité différente, avec une personnalité différente.
Je vais tâcher de m’en souvenir la prochaine fois, que je voudrais jeter une de mes peintures ou un de mes écrits…
[Axelle du présent]
Je sais que vous avez déjà entendu ce truc au sujet de la perfection 100 fois, si ce n’est plus.
On dirait une citation tout droit sortie d’un énième post Instagram à base de “Parfait est mieux que pas fait”.
Et c’est pour ça que ce n’est pas la morale de ce que j’aimerais vous partager aujourd’hui (même si j’espère que ça va en aider certains d’entre vous à lâcher un peu de leste)
Parfois, on a des déclics, des bouts de phrases qui connectent entre elles et nous font passer à une dimension supérieure.
Des choses qu’on a entendues 50 – 100 fois avant mais qui prennent tout leur sens à un certain moment.
C’est ce que j’aime tant avec le fait d’explorer sans cesse de nouvelles choses :
Les fils finissent par connecter, on gagne en profondeur, et notre vision de la vie s’élargit un tout petit peu plus.
Recherchez sans cesse ces déclics, n’arrêtez jamais d’expérimenter, d’essayer, de découvrir.
C’est ce qui nous rend vivant.
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