1. “Est-ce que je travaille assez ?”
C’est la question que je me pose depuis que j’ai 18 ans.
Le traumatisme a commencé en prépa.
Chaque instant où je ne révisais pas, j’imaginais un rival en train de poncer son manuel d’histoire géo dans la bibliothèque de “Ginette” (la meilleure prépa de France).
Dans ma tête, ce jumeau maléfique travaillait 24h /24, 7j /7.
Autant dire que je me tenais à un standard impossible.
Pour m’en rapprocher, j’essayais de réduire mes heures de sommeil. Je m’étais entraîné à fonctionner en dormant moins de 6 heures par nuit.
(Ce qui était une énorme idiotie, d’ailleurs, car le sommeil affecte directement la mémoire. Donc dormir moins pour réviser plus est directement contre-productif).
Quand j’ai commencé mon business, je suis parti sur la même lancée.
Heureusement, mon rival imaginaire de Ginette était maintenant en stage à La Défense – et je savais que les autres coachs en séduction étaient des dégénérés qui ne travaillaient pas si dur que ça.
Mais je continuais à suivre la même règle : “Travailler aussi dur que j’en suis capable”.
À ce stade, j’imagine que vous vous attendez à un retournement de situation, et que je vous dise : “mais ensuite j’ai découvert “work smart, not hard” – et j’ai explosé mon business tout en me prélassant sur la plage”.
Non.
Désolé de vous décevoir.
Aujourd’hui j’ai une grosse audience, des business qui tourne, une équipe d’une dizaine de personnes, 2 enfants…
… et je continue à travailler aussi dur que j’en suis capable.
Ce que j’ai découvert, c’est que cette barre n’est pas si haute que ça.
En prépa, je pouvais me forcer à rester dans ma chaise pendant 10 heures par jour, et imaginer que si je surlignais ma liste de vocabulaire anglais pour la 30ème fois, ça allait mieux rentrer.
Mais dans mon business, il y a des tâches qui ont clairement cent fois plus de valeur ajoutée que toutes les autres : écrire, enregistrer des vidéos et prendre les bonnes décisions.
Je me suis vite rendu compte que je ne pouvais pas écrire 10 heures par jour.
Même Stephen King, un auteur absurdement prolifique (plus de 65 romans à son actif) écrit environ 4 heures par jour. Dans sa jeunesse, ça faisait environ 2000 mots par jour – aujourd’hui il tourne plutôt à 1000.
Donc j’ai 3 à 4 heures de travail créatif le matin. Plus 2 à 3 heures pour gérer mon business, mon équipe, répondre aux messages, etc…
Concrètement, je mesure chaque heure sur Toggl.
Une bonne journée tourne aux alentours de 6h. 5h serait un minimum et au-delà de 7h, ça commence à faire trop.
Comme Toggl ne mesure que “les minutes concentrées sur une tâche bien précise”, il faut généralement que je sois à mon bureau 7 à 8 heures pour faire mes 6h mesurées.
Je peux tenir cet emploi du temps du lundi au samedi sur le long terme.
Peu après avoir commencé à vivre de mon business, j’ai arrêté de travailler le dimanche.
Et il y a quelques années, j’ai arrêté de travailler la dernière semaine de chaque trimestre.
La philosophie derrière ces pauses est d’éviter les “crash” incontrôlés.
Quand je ne prenais pas de vacances, je finissais toujours par arriver sur une période d’épuisement, où je devenais quasiment incapable de produire quoi que ce soit pendant plusieurs jours – ou parfois plusieurs semaines.
C’était assez catastrophique, car :
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Je me sentais comme une merde, de ne pas être capable de travailler
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Ça arrivait toujours au pire moment, en plein milieu d’un gros projet (qui m’avait fatigué)
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Je ne faisais rien de ces “vacances” et je me retrouvais à regarder des séries à la chaîne
À la place, je prends des pauses prévues à l’avance le dimanche (et dernièrement aussi le samedi – je m’adoucis un peu) et chaque 13ème semaine. Ça me permet de me remettre à zéro de manière contrôlée et éviter d’exploser en vol.
Ceci étant dit, j’ai l’impression que la plupart des gens qui veulent monter un business ne travaillent pas assez.
Je me base sur plusieurs principes :
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Consommer du contenu n’est PAS du travail. En plus de mes heures de travail, je lis 2 à 3 heures par jour.
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Si vous travaillez à plein temps, vous n’avez probablement pas l’énergie de faire votre meilleur travail le soir.
Il faut donc soit bosser comme un bourrin tout le week-end (une option honorable), ou vous lever très tôt et bosser 2 à 3 heures sur votre business avant votre job (c’est ce que j’ai fait pendant les seuls 6 mois de ma vie où je travaillais en bureau).
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La plupart des gens croient qu’ils ont besoin de “glander” plusieurs heures par jour devant Netflix / TikTok / YouTube pour recharger leur cerveau. C’était mon cas pendant des années. Le problème, c’est que ces activités sur-stimulantes ne reposent pas du tout votre cerveau !
J’adore regarder YouTube, mais seulement quand j’ai de l’énergie. Si je suis vraiment épuisé, je m’allonge ou je vais marcher sans distractions.
2. Pourquoi je vous parle de tout ça ?
Parce que je trouve assez dur de comprendre concrètement ce que les gens veulent dire quand ils parlent de “travailler dur”.
Par exemple, Elon Musk est censé être un des plus gros bosseurs au monde – mais il passe apparemment ses journées à tweeter des memes.
Pour ma part, j’ai découvert que le maximum que je pouvais tenir sur le long terme est 5 à 6h (trackées) par jour / 6 jours par semaine / 48 semaines par an.
C’est moins que ce que j’aurais pensé naïvement. Et il est bien sûr possible de faire beaucoup plus sur une période de quelques années – ce qui peut-être nécessaire quand vous débutez.
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