L’erreur de Sarkozy

Tu as remarqué cette chose étrange à propos des entrepreneurs ?

Ce sont rarement ceux qui travaillent le plus qui ont le plus de résultats.

Encore plus étrange :

Ceux qui sont le plus débordés sont souvent ceux qui produisent le moins.

Longtemps, j’ai cru que je me trompais.

Je pensais que mon problème, c’était que je ne travaillais pas assez.

Alors j’ai essayé de faire comme ces entrepreneurs débordés.

J’ai commencé à remplir mes journées de travail, de rendez-vous et de calls.

À remplir mes listes de tâches et à travailler jusqu’à m’en dégouter.

Et ce qu’il s’est produit m’a choqué.

Au lieu de devenir plus prolifique, au lieu de créer du meilleur contenu, au lieu d’augmenter mon chiffre d’affaires…

C’est tout l’inverse qui s’est produit.

Au lieu de travailler sur ce qui comptait vraiment (mes contenus et mes produits)…

J’ai rempli mes journées de tâches à faible valeur, de rendez-vous inutiles et de travail « pour me donner bonne conscience ».

Comme je savais que j’avais toute la journée, je repoussais sans cesse les actions qui comptaient vraiment.

Et je perdais des heures sur des tâches sans intérêt.

En travaillant plus, je n’avais pas réussi à augmenter ma productivité.

J’avais simplement réussi… à travailler plus.

La plupart des entrepreneurs ont quitté le salariat pour devenir libres, mais personne ne leur a expliqué comment travailler.

Alors ils reproduisent le même mode de travail, hérité du travail à la chaîne dans les usines.

Ils travaillent du lundi au samedi (souvent aussi le dimanche), du matin jusqu’au soir, parfois très tard, sans s’accorder de pause ni de moments de loisirs.

Au lieu de mesurer leur productivité réelle (ce que j’ai produit aujourd’hui), ils mesurent leur productivité perçue (le temps que j’ai passé à mon bureau aujourd’hui).

Comme un salarié qui essaye de faire bonne impression à son patron en fixant des tableurs Excel compliqués avec un air sérieux… les entrepreneurs essayent de se convaincre eux-mêmes qu’ils sont sérieux et qu’ils méritent leurs résultats.

Mais ça ne marche pas… parce que tes clients se fichent du temps que tu as passé devant ton PC.

La seule chose qui compte, c’est ce qui sort de l’usine.

C’est ce que tu produis.

Et lorsque tu découvriras ce que tu es capable de sortir lorsque tu te libères du modèle salarial et que tu travailles comme un entrepreneur SuperProlifique…

Tu seras choqué de ce que tu peux accomplir.

Tes clients, ton audience, tes partenaires seront impressionnés par tous les produits géniaux que tu es capable de sortir.

Tu pourras peut-être briser le plafond de verre sur lequel tu butes et atteindre de nouveaux paliers de revenus.

Et tu te libèreras beaucoup de temps dans tes journées pour passer du temps avec tes proches, voyager et profiter de la vie.

Ça te semble impossible ?

Alors la suite pourrait t’étonner.

En 2007, Nicolas Sarkozy trouve un des slogans qui fera le succès de sa campagne :

Travailler plus pour gagner plus.

Derrière ça, l’idée d’assouplir les règles du travail et de détaxer les heures supplémentaires pour stimuler la croissance.

Sur le papier, c’est simple, logique et efficace.

Mais lorsqu’on y réfléchit, ce slogan pose un problème majeur.

Il implique que le meilleur moyen d’augmenter la productivité et la croissance d’un pays serait d’augmenter la charge de travail de ses citoyens.

Pourtant, lorsqu’on regarde les chiffres, on s’aperçoit que les citoyens des sociétés les plus riches n’ont jamais aussi peu travaillé… et n’ont jamais été aussi productif.

Si on avait écouté le slogan de Sarkozy, on n’aurait pas inventé la moissonneuse-batteuse : on aurait passé plus de temps dans les champs.

On n’aurait pas créé l’ordinateur. On aurait passé plus de temps à gratter du papier.

On n’aurait pas imaginé la voiture. On aurait marché plus longtemps.

Bref : au lieu de décupler notre productivité en utilisant notre intelligence…

On l’aurait légèrement augmenté en utilisant notre force.

Un programme qui relève plus du communisme soviétique que du libéralisme occidental.

Résoudre ses problèmes de productivité en augmentant sa quantité de travail…

C’est comme augmenter le débit d’eau que l’on met dans un récipient pour essayer de le remplir… sans voir que le récipient fuit.

La première étape, c’est de colmater les trous.

De créer une version plus efficace du récipient.

De revoir complètement sa manière de travailler.

Et c’est ce dont on va parler dans les jours qui viennent.

À demain pour la suite,

Où me retrouver ?

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