Un excellent livre sur l’intelligence artificielle, pour ou contre les tapis de marche et une question sur les niveaux de connaissance

Après une petite pause, voici un nouvel épisode de Boussole. Merci aussi aux libraires : ils ont donné un « coup de coeur » au Guide pratique du créateur d’entreprise !

Je vous rappelle qu’il est très facile de trouver un livre dans une librairie près de chez vous grâce au site Place des Libraires.

UN EXCELLENT LIVRE SUR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Je viens de dévorer en trois jours Un nouveau monde – Comment l’IA révolutionne l’éducation de nos enfants, le dernier livre de Salman Khan.

Salman Khan est le fondateur de Khan Academy, une plateforme d’éducation en ligne gratuite lancée en 2008 qui propose des cours dans de nombreuses matières. On peut considérer Khan comme un des « pères fondateurs » de l’apprentissage en ligne, il a inspiré toute une génération avec le succès de ses vidéos pédagogiques utilisées aujourd’hui par des millions d’étudiants dans le monde. Quand j’ai donné mon premier cours en ligne en octobre 2010, je me sentais bien seul, mais l’existence de la Khan Academy me montrait qu’il fallait y croire ! 

J’avais aussi hâte de lire son livre parce que l’Intelligence Artificielle est un domaine trop vaste pour être appréhendé dans sa globalité. Se concentrer sur un secteur spécifique comme l’éducation permet de comprendre concrètement certains enjeux avant d’élargir sa vision.

Voici mes notes de lecture : 

• Le premier réseau de neurones artificiels fut créé par un informaticien et psychologue, Frank Rosenblatt, inventeur du Perceptron en 1957. Il s’est inspiré de sa connaissance du cerveau humain. 

• L’IA nous rend bête si elle nous donne la réponse tout de suite, elle peut nous bien plus intelligent si elle nous pousse à réfléchir en profondeur, nous interroge et joue le rôle d’un mentor assistant.

• Les génies créatifs doivent tout à leur entourage. Nous sommes la moyenne des personnes autour de nous. L’IA peut combler l’absence d’experts dans certains domaines.

• N’est-il pas incroyable de pouvoir apprendre l’histoire du système politique français en parlant avec l’avatar IA des anciens présidents de la 5ème république ?

• La qualité de l’IA dépend des règles édictées derrière. Avec Khan Academy, on a un joli modèle qui limite le risque de fake news, interdit la triche, etc.  
  
• L’IA peut nous donner confiance. Khan remarque que certains élèves osent plus facilement confier leurs peurs et doutes à une IA. 

• L’IA casse les silos : il devient possible d’apprendre les mathématiques et le dessin dans un même cours.

• Pour Khan, l’IA constitue un mentor assistant incroyable, capable de faire gagner un temps fou à tous les mentors (enseignants, formateurs, etc.) en préparant des cours, relisant les devoirs des élèves, générant des rapports personnalisés, etc.

• L’école traditionnelle ne permet pas la personnalisation. Lors d’un cours collectif, il faut faire avancer tout le monde au même rythme, et non faire avancer chacun sur son rythme propre. L’IA peut permettre l’avènement d’une éducation réellement personnalisée.

• Avec l’IA, certains métiers comme celui de copywriter ou community manager vont multiplier leur productivité par 10. Pour Khan, les professionnels qui ajoutent l’IA n’ont pas de souci à se faire, la demande sera très forte pour leurs services. Mais leurs collègues réfractaires au changement sont en danger.

Je recommande vivement ce livre. Je ne suis pas d’accord avec tout chez Khan. Avec sa tendance techno-centriste, il présente souvent l’IA comme une solution quasi-universelle aux défis de l’éducation, minimisant parfois les aspects sociaux, économiques et pédagogiques plus complexes. Néanmoins, on a ici une réflexion de qualité par un professionnel passionné. 

POUR OU CONTRE LES TAPIS DE MARCHE

Puisqu’on me pose la question presque chaque semaine, j’ai décidé de m’exprimer sur le sujet une bonne fois pour toutes.

UNE QUESTION SUR LES NIVEAUX DE CONNAISSANCE

Les 4 niveaux de connaissance sont savoir, comprendre, intégrer et appliquer. Il est toujours utile de se demander sur quel niveau on se trouve.

Belle semaine à toutes et à tous, 

Alexandre Dana