Pinocchio avant son lifting par Disney
Tout le monde connait ce personnage et se souvient de son épopée extraordinaire.
On se souviendra des moments marquants de ce voyage initiatique comme lorsqu’il rencontre Jiminy Cricket pour la première fois (il le tue dans la version originale)…
Ou lorsqu’il voit son nez pousser à la suite d’un mensonge…
Ou encore lorsqu’il finit dans l’estomac d’une baleine (un requin dans la version de Collodi)… etc.
On connait moins l’auteur de ce récit et sa proximité avec la Franc-Maçonnerie.
L’appartenance de Carlo Collodi a la Maçonnerie, même si elle n’est pas codifiée par aucun document officiel, est universellement reconnue et les renvois à elle son très nombreux.
Aldo Mola, non maçon mais qui généralement est défini comme l’historien officiel de la maçonnerie, exprime sa certitude à propos de l’appartenance de l’écrivain à la Famille Maçonnique. Même des évènements biographiques semblent confirmer cette thèse :
La création en 1848 d’un journal périodique intitule « Il Lampione » (La lanterne), qui comme le disait Lorenzini, devait « illuminer tous ceux qui tâtonnaient dans les ténèbres » ;
La participation aux premières deux guerres d’indépendance à coté des volontaires toscanes en 1848 et en qualité de volontaire dans l’armée piémontaise en 1859 ; son extrême proximité idéologique à Mazzini, proximité qui le poussait à se définir « disciple passionné de Mazzini »1.
Est-ce que Pinocchio a été pensé comme un texte maçonnique ou plutôt comme un récit pour les enfants ?
La question se pose, car le récit original, bien qu’adressé aux enfants, regorge de symbolisme chers aux maçons.
Et justement, dans le numéro de février du Journal de la Source, PHB analyse pour vous toute la symbolique maçonnique cachée dans le récit de Pinocchio.
Une bonne occasion de redécouvrir cette œuvre magistrale qui n’aurait peut-être pas connue le succès qu’elle a eu sans le coup de pouce de l’éditeur de Collodi.
En effet, la première version de Pinocchio était beaucoup plus brute de décoffrage, plus violente et, selon nos standards actuels, peu adaptée à un public d’enfants.
« En entendant ces mots, Pinocchio bondit, saisit un marteau et le lance de toutes ses forces sur le criquet parlant. Peut-être s’imaginait-il que l’objet raterait sa cible. Mais, toujours est-il, mes chers enfants, que celui frappa le cricket en pleine tête. Et c’est dans un dernier cri-cri-cri-cri étouffé que le criquet tomba du mur, raide mort ! »
Ensuite Pinocchio s’endort près du feu et se brûle les pieds :
« Comme il n’avait plus la force de se tenir, Pinocchio s’assit sur un petit tabouret et posa ses deux pieds sur le fourneau afin qu’ils sèchent. Il finit par s’endormir, et ses pieds faits de bois commencèrent à brûler durant son sommeil. Lentement, très lentement, ils noircirent et se transformèrent en cendres. »
Puis l’histoire devait se terminer par la mort de Pinocchio, pendu à un arbre :
« Ils se mirent à ses trousses et finirent par l’attraper. Ils attachèrent ensuite une corde autour de son cou, et le pendirent à un arbre en lui disant : « Lorsque nous reviendrons demain, tu seras mort et ta bouche béante, et c’est à ce moment là que nous prendrons les pièces d’or que tu as cachées sous ta langue ».
Vous me direz…
Quand on se penche sur la littérature jeunesse on n’est plus choqué de rien…
On pourrait trouver quantité d’atrocités imaginées pour endormir les enfants…
Cela mériterait un développement en soi mais ce n’est pas le propos de cet article !
Ce que je voudrais faire passer comme message aujourd’hui, c’est qu’on parle un peu partout de “mission de vie” et certains s’angoissent même de ne pas l’avoir trouvée…
Mais n’est-il pas une mission essentielle que celle de grandir par soi-même et de s’émanciper de toutes formes de domination et de contrôle ?
Avant même de savoir si vous êtes un(e) éveilleur de conscience… un passeur d’âme ou un guérisseur… n’avez-vous pas besoin d’exprimer votre propre Intégrité ?
Tout chemin spirituel commence déjà
par faire le ménage chez soi.
J’enfonce sans doute des portes ouvertes mais on a beau avoir les meilleures intentions du monde, il faut d’abord faire un travail sur soi avant de vouloir se mettre au service des autres, de la collectivité ou de ses proches.
Il faut épurer tout ce qui est superflu. Et par là j’entends à la fois éliminer nos peurs, nos blocages, nos projections limitantes, nos pensées parasites ou négatives…
… mais aussi nos désirs de gloire, de reconnaissance, de succès matériel.
Bien entendu, le gros morceau c’est de ne pas être la marionnette de son mental…
Car la pire erreur, c’est de s’identifier à ce mental, à cette personnalité…
Mais il faudra également être vigilant à nos fréquentations, nos consommations, et à tout ce qui peut nous rendre dépendant, servile ou oisif.
C’est ce qu’apprend Pinocchio sur l’Île Enchantée.
J’ai tendance à penser aussi que si l’on commence par faire un travail sur soi d’émancipation à l’identification du Soi à sa petite personne (tant physique que psychologique), l’émancipation au reste devient plus facile.
Par exemple, si vous avez une pratique régulière de la méditation, du Tai chi, du Qi gong ou autre, vous allez sans doute vouloir faire attention à votre alimentation et consommation d’alcool car vous allez avoir besoin de maitriser vos énergies.
Cela ne veut pas dire qu’il faut se replier sur soi et ne plus rien faire… au contraire, cette liberté acquise sur les résistances matérielles, physiques et psychologiques va vous entrainer sur des niveaux plus hauts… sur une variété de plans…
… c’est une fenêtre qui s’ouvre.
Pour le dire autrement, votre moi se balade actuellement comme une marionnette dans un monde limité…
Votre Soi évolue librement dans un monde illimité…
À vous de choisir quel sera votre guide…
A bientôt,
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