Je vous propose dans un premier temps de lire cette prière et ensuite on passera à l’étude de chaque section, si cela vous intéresse…
Dieu, je crois en vous et en votre bonté infinie,
c’est pourquoi je ne puis croire que vous ayez donné à l’homme l’intelligence de vous connaître et l’aspiration vers l’avenir pour le plonger dans le néant.
Je crois que mon corps n’est que l’enveloppe périssable de mon âme et que, lorsqu’il aura cessé de vivre, je me réveillerai dans le monde des Esprits.
Dieu Tout-Puissant, je sens se briser les liens qui unissent mon âme à mon corps, et bientôt je vais avoir à rendre des comptes de l’emploi de la vie que je quitte.
Je vais subir les conséquences du bien et du mal que j’ai faits ; là, il n’y a plus d’illusion, plus de subterfuge possible :
tout mon passé va se dérouler devant moi, et je serai jugé selon mes œuvres.
Je n’emporterai rien des biens de la Terre : honneur, richesses, satisfactions de la vanité et de l’orgueil, tout ce qui tient au corps enfin, va rester ici-bas ; pas la moindre parcelle ne me suivra et rien de tout cela ne me sera du moindre secours dans le monde des Esprits.
Je n’emporterai avec moi que ce qui tient à l’âme, c’est-à-dire les bonnes et les mauvaises qualités qui seront pesées dans la balance d’une rigoureuse justice,
et je serai jugé avec d’autant plus de sévérité que ma position sur Terre m’aura donné plus d’occasions de faire le bien que je n’ai pas fait.
S’il vous plaisait de prolonger mon existence, que le reste soit employé à réparer, autant qu’il est en moi, le mal que j’ai pu faire.
Si mon heure est sonnée sans retour, j’emporte la pensée consolante qu’il me sera permis de me racheter par de nouvelles épreuves afin de mériter un jour le bonheur des élus.
S’il ne m’est pas donné de jouir immédiatement de cette félicité sans mélange qui n’est que le partage du juste par excellence,
je sais que l’espoir ne m’est pas interdit pour toujours, et qu’avec du travail, j’arriverai au but plus tôt ou plus tard, selon mes efforts.
Je sais que de bons Esprits et mon ange gardien sont là, près de moi, pour me recevoir ; dans peu de temps, je les verrai comme ils me voient.
Je sais que je retrouverai ceux que j’ai aimés sur la Terre si je l’ai mérité et que ceux que j’y laisse, viendront me rejoindre pour être un jour tous réunis,
et qu’en attendant, je pourrai venir les visiter.
Je sais aussi que je vais retrouver ceux que j’ai offensés… puissent-ils me pardonner ce qu’ils peuvent avoir à me reprocher : mon orgueil, ma dureté, mes injustices…
… et ne pas m’accabler de honte par leur présence !
Je pardonne à ceux qui m’ont fait ou voulu du mal sur la Terre ; je n’emporte aucune haine contre eux et je prie Dieu de leur pardonner…
Dieu Tout-Puissant, donnez-moi la force de quitter sans regrets les joies grossières de ce monde qui ne sont rien auprès des joies pures du monde où je vais entrer.
Là, pour le juste, il n’est plus de tourments, plus de souffrances, plus de misères… Le coupable seul souffre, mais il lui reste l’espérance…
Bons Esprits, et vous, mon ange gardien, ne me laissez pas faillir en ce moment suprême : faites luire à mes yeux la divine lumière afin de ranimer ma foi si elle venait à s’ébranler…
Merci Seigneur, et gloire à toi !…
Allan Kardec
L’Evangile selon le spiritisme
Passons à l’étude de texte si vous le voulez bien… évidemment, je précise que tout ce que j’avance ci-dessous est issu de mes recherches et de mes déductions. Il ne s’agit pas de la Vérité – et je peux me tromper. N’hésitez pas à me faire part de vos propres interprétations s’il y a des divergences d’opinion, c’est normal et c’est tant mieux !
Mon Dieu, je crois en vous et en votre bonté infinie, c’est pourquoi je ne puis croire que vous ayez donné à l’homme l’intelligence de vous connaître et l’aspiration vers l’avenir pour le plonger dans le néant.
Ici l’idée est de se positionner contre la thèse athéiste et matérialiste qui réduit l’expérience de la Vie à l’expérience biologique du vivant – et qui pense qu’à la mort du corps, rien ne subsiste.
L’être spirituel ne croit pas que la Vie s’arrête à la Mort, et que nous basculerions dans le Néant après notre vie. Il pense que l’Esprit perdure et continue son développement dans le Monde Invisible, peuplé d’Esprits éthérés, dans un espace-temps tout autre.
Ce premier paragraphe me fait aussi penser à cette question énigmatique de Paul Valéry, que je retranscris de mémoire :
« Pourquoi ce qui a créé l’être humain, l’a-t-il fait mortel ? »
Longtemps j’ai pensé que la réponse à cette question était que la filiation et la transmission du matériel génétique était plus importantes que la vie de l’individu elle-même – et qu’il y avait sans doute un projet supérieur de progrès de l’Espèce humaine. Un plan très vaste qu’on aurait du mal à concevoir à l’échelle humaine…
Mais aujourd’hui, à la lumière de l’enseignement spirite et/ou hindouiste, je réviserais cette réponse pour dire que s’il y a sans doute un “programme” de progrès de l’Humanité, c’est quand même le libre arbitre qui prime…
… et j’ajouterais qu’il y a également une dimension de progrès individuel… de karma, qui doit s’améliorer à chaque incarnation jusqu’à atteindre la fin du processus, avant de pouvoir être admis définitivement au cœur du “Royaume de Dieu”.
Je crois que mon corps n’est que l’enveloppe périssable de mon âme et que, lorsqu’il aura cessé de vivre, je me réveillerai dans le monde des Esprits.
Même idée que le corps et l’Esprit se séparent après la mort, que l’un redevient cendres quand l’autre s’élève dans les dimensions supérieures.
Dieu Tout-Puissant, je sens se briser les liens qui unissent mon âme à mon corps,
Il est amusant d’entendre parler ici des liens qui unissent l’âme au corps, car c’est un peu ça que les expérienceurs de SHC (Sortie hors du corps) tentent de faire à chaque “sortie” :
ils parlent de faire “chauffer la colle” afin que le corps astral puisse quitter son enveloppe charnel pour effectuer des voyages.
et bientôt je vais avoir à rendre des comptes de l’emploi de la vie que je quitte. Je vais subir les conséquences du bien et du mal que j’ai faits ;
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