Durée de lecture : 9 minutes.

Bonjour,

Vous lisez IA Mania, la newsletter qui décrypte chaque lundi les enjeux business et marketing de l’intelligence artificielle.

Au programme de cette édition :

• Article : l’IA fait le ménage, mais pas sur nos sols
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• Les actus d’IA à ne pas manquer

L’IA fait le ménage, mais pas sur nos sols

La promesse de la technologie, c’était qu’un jour les robots s’occuperaient de notre ménage pendant qu’on se la coulerait douce à peindre, composer des symphonies, et surtout…

Écrire enfin ce satané roman sur l’histoire d’amour interdite entre un teckel et un husky, qui nous trotte dans la tête depuis bien trop longtemps.

La suite de l’histoire on la connaît, l’IA fait bien le ménage, mais pas celui auquel on s’attendait.

Bienvenue dans cette nouvelle édition d’IA Mania.

Vous commencez à me connaître, je ne peux m’empêcher de saisir toute occasion pour détourner l’autorité de la Harvard Business School.

Quand je tombe sur leur toute nouvelle étude sur l’impact de l’IA sur le marché du travail, autant dire que mon lundi est fait.

1 388 711 offres d’emploi analysées, avant et après l’arrivée de ChatGPT (et consorts).

Quels secteurs sont touchés ?

Quelles nouvelles compétences sont demandées ?

Comment évoluent les salaires ?

La réponse en une figure clé : -21% d’offres d’emploi dans les métiers « automatisables ».

Alors oui, l’IA fait le ménage, mais c’est nos jobs qu’elle nettoie.

Les métiers automatisables, ce sont les designers, les écrivains, les développeurs et tous ces jobs créatifs qu’on pensait qu’une machine n’arriverait jamais à comprendre.

On s’est occupé d’abréger tout ça pour vous, parce que la vie est trop courte pour lire plus que le titre d’une étude.

On vous partagera également notre vision, puis je vous donnerai même un petit guide de survie maison pour transformer votre éventuelle anxiété en plan d’action concret.

Cette fois, c’est différent

Des études sur l’impact de l’IA dans le travail, on en a déjà décrypté plus d’une, sur la newsletter comme en vidéo.

Une de plus ou de moins, qu’est-ce que ça change concrètement ?

Toutes les études qu’on a décrypté jusqu’ici ont un point commun : elles faisaient des prédictions.

Celle-ci fait de l’observation.

Oui, l’IA est là depuis assez longtemps pour qu’on puisse remplacer les boules de cristal par des chiffres.

On suit donc l’évolution d’environ 1 million d’offres d’emploi pour du freelancing en ligne, avant et après le lancement des IA génératives de texte et d’image.

Pourquoi du freelancing en ligne uniquement ?

Car “la nature digitale et flexible de ces plateformes en fait le laboratoire parfait pour observer les nouvelles tendances du travail”.

En gros, c’est un bon bac à sable pour observer l’émergence de changements et prédire les transformations à venir dans le reste du marché du travail.

Bon, quand Amazon a introduit les tout premiers robots dans leurs entrepôts en 2000 (oui, ça ne nous rajeunit pas), on prévoyait 3% de suppression d’emplois de l’industrie (en France).​

L’indignation était à son comble.

Aujourd’hui, on fait face à une nouvelle génération de robots.

Des robots qui ne se spécialisent pas, mais se généralisent.
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Des robots qui font à peu près tout, moyennement bien.

Presque immédiatement après l’arrivée sur le marché des IA génératives de texte et d’images, la demande pour le freelancing en ligne a chuté.

Fait intéressant : l’étude prévisionnelle (du MIT) qu’on a le plus cité dans la newsletter prédisait un impact direct de l’IA sur 23% des emplois dans l’économie globale.

J’ai dû citer cette étude une douzaine fois déjà et je n’hésiterai pas à recommencer.

L’étude de Harvard elle observe un impact moyen de 21% sur la totalité des jobs, un match presque parfait.

Les plus touchés sont ceux auxquels on peut s’attendre intuitivement : design (-25%), écriture (-30%), code (-20%).

Néanmoins, fait troublant : la demande ne montre aucun signe de rebond.

Les disruptions technologiques, d’habitude, suivent un schéma classique : chute brutale, stabilisation, rebond, nouvelle normalité.

Ici la chute semble continuer, mois après mois.

Et ce n’est pas un hasard : plus les gens découvrent ces outils, plus la demande de travail baisse dans leur secteur.

Les gens ne veulent plus de freelances, mais les freelances sont toujours là.

Résultat : la concurrence s’intensifie.

Pour chaque offre, +8.57% de candidats qui se battent pour l’avoir.

Le plot twist, suivi de notre guide pour survivre à l’économie changeante

Une question pour vous.

Quand on dit que l’IA fait chuter l’offre sur le marché travail, est-ce que ça veut dire que les employeurs licencient des humains et recrutent exclusivement des IA pour un poste donné ?

Quand on pose la question de manière aussi littérale, ça permet de voir que la réponse est évidemment non.

Les employeurs ne recrutent pas des IA, ils recrutent des humains qui utilisent l’IA.

Voici ce que nous dit Harvard :

« Les offres d’emploi listent maintenant ChatGPT dans leurs compétences requises. Les employeurs sont prêts à payer 5.71% plus pour des profils combinant expertise traditionnelle et maîtrise des outils IA »

Donc non ce n’est pas une IA qui nous remplace, mais bien un humain qui emploi l’IA pour produire plus que nous.

Des mails comme celui-ci, j’en reçois une douzaine par mois.

Voici généralement ma réponse.

Dans l’économie changeante, à mon sens, nous n’avons que deux choix.

Le premier

Se tourner vers une industrie difficilement automatisable, comme le montage vidéo ou la physique des matériaux.

En effet, l’étude montre que les plus protégés sont ceux qui ont acquis un savoir-faire manuel difficile à automatiser, ou ont une connaissance si profonde dans un domaine que même pour une IA ce ne sera pas tâche aisée de les rattraper.

Si vous avez le temps et les ressources pour vous réorienter, c’est l’option qui minimise votre risque.

Le deuxième

Monter en compétences dans son industrie. Les chiffres sont clairs : les employeurs recherchent – et paient plus – des profils qui maîtrisent à la fois leur métier ET l’IA.

De plus, l’étude montre une corrélation directe : plus un secteur s’intéresse à ChatGPT, plus la demande en freelances diminue.

Donc c’est une illusion de croire que les chiffres finiront par s’améliorer.

Ce qui veut dire que vous devez devenir la perle rare.

Vous devez devenir la perle qui possède toutes les compétences qu’un employeur voudrait voir.

Celle qui maîtrise son métier, mais aussi tous les outils ou compétences connexes qui permettent de l’exercer mieux et plus vite.

On parle d’IA mais aussi du reste.
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C’est plus crucial que jamais de monter continuellement et rapidement en compétences.

Dès que possible, peu importe votre industrie.

Vous pensiez avoir deux ans devant vous pour acquérir la légimité de demander cette promotion ?

Oubliez, vous n’avez plus deux ans devant vous.

Ce livre ennuyeux mais important pour votre carrière qui prend la poussière dans votre bibliothèque, c’est ce soir qu’il faut l’ouvrir.

Ce mastermind que vous hésitiez à rejoindre, c’est cette semaine qu’il faut envoyer votre candidature, et en devenir le/a membre le/a plus zêlé(e).

Et bien sûr, l’IA.

N’attendez pas que votre entreprise vous propose une formation, y compris si vous n’êtes pas en position de leadership.

L’étude montre les employés avec les salaires les plus bas sont souvent ceux qui bénéficient le plus de l’acquisition de compétences en IA.

Comment on se forme à l’IA ?

On pourrait dédier une vidéo d’une heure à ce sujet. (d’ailleurs, on va le faire).

C’est paradoxal je sais, de devoir se former à l’outil même qui est sensé vous remplacer, mais dans les grandes lignes voici vos étapes de progression.

1. Se familiariser avec les outils

Au début, utilisez l’IA plus que de raison. Essayez de tout faire avec, même si c’est sous-optimal. Petit à petit, vous comprendrez quelles tâches déléguer à l’IA et lesquelles garder pour votre IO (intelligence organique).

2. Se développer humainement

C’est maintenant qu’il faut se développer humainement au maximum.

L’étude cite le livre « Prediction Machines » qui explique que l’IA déplace le travail vers les tâches nécessitant du jugement et de la prise de décision.

Voyez-le comme ça.

Plus vous développez votre expertise métier, plus vous pourrez guider l’IA efficacement.

L’IA ne crée pas les expertises, elle les accélère.

Plus vous serez au clair sur votre expertise, plus vous serez au clair sur la manière optimale de l’accélérer.

3. Anticiper les changements

L’étude est claire : il n’y a aucun signe que la tendance va s’inverser

Les entreprises qui réussissent sont celles qui préparent leurs équipes dès maintenant.

Gardez en tête cette maxime : l’IA ne va pas remplacer les humains, elle va remplacer les humains qui ne l’utilisent pas.

C’est maintenant qu’il faut agir, pas dans deux ans.

Si vous ne savez pas par où commencer :

• Relisez nos newsletters précédentes, consultez notre catalogue de vidéos
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• N’hésitez pas à nous poser vos questions, nous sommes aussi là pour ça (je réponds à tous les mails)
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• Et si vous gagnez votre vie avec l’écriture et voulez mettre un coup d’accélérateur dès aujourd’hui, nous ouvrons les portes de notre programme GPT Pro, pour apprendre à rédiger 2x plus vite avec l’IA

Annonce : GPT Pro

Si vous avez déjà essayé d’écrire avec ChatGPT, vous avez peut-être été déçu. Le style est plat, les idées sont nulles et la structure part dans tous les sens.

Après des mois d’expérimentation, on a enfin trouvé la solution pour écrire 2x plus vite grâce à ChatGPT.

​ Cliquez ici pour découvrir GPT-Pro​

Fermeture des inscriptions dimanche 15 décembre à minuit.

Pas de places limitées.

Ou si vous n’êtes pas intéressé par ce lancement, il suffit de cliquer ici : « Je ne suis pas intéressé par ce programme ».​

Au programme cette semaine : 7 jours de conseils tactiques gratuits (contrairement à la ligne plus grand angle de la newsletter), suivis de notre pitch pour passer à l’action.

2 – Les actus d’IA à ne pas manquer

​ Le calendrier de l’avent de l’IA​

“12 days of shipmas », une série de lancements quotidiens de produits en décembre. Jusqu’ici on a droit à des annonces choc comme un ChatGPT à 200$ ou encore un partenariat controversé avec l’industrie de l’armement, envoyant ainsi par la fenêtre son engagement initial de ne pas utiliser sa technologie à des fins militaires.

​ Sam Altman : l’IAG c’est pas si grave mon p’tit​

Sam Altman, PDG d’OpenAI, révise sa position sur l’intelligence artificielle générale, suggérant qu’elle arrivera plus tôt que prévu mais aura moins d’impact qu’imaginé initialement. Il distingue désormais l’IAG de la « superintelligence », cette dernière étant considérée comme une évolution ultérieure plus significative qui pourrait arriver « dans quelques milliers de jours ». Notre grain de sel c’est que cette redéfinition de l’IAG tombe à pic quand on sait que l’accord commercial d’OpenAI avec Microsoft inclut une clause de sortie en cas d’atteinte de l’IAG.

​ 9 façons dont l’IA fait avancer la science​

Prédiction de la structure des protéines avec AlphaFold. Cartographie détaillée du cerveau humain. Avancées spéctaculaires en mathématiques avec AlphaGeometry. La prévision précise des inondations dans 100 pays, la détection précoce des feux de forêt avec FireSat, et le contrôle autonome du plasma dans les réacteurs de fusion nucléaire. L’IA veut être un net positif pour l’humanité et elle avance dans ce sens.

​ Grok devient accessible à tous sur X​

X (anciennement Twitter) a rendu son chatbot Grok accessible gratuitement à tous, à condition de n’envoyer que 10 messages au plus toutes les deux heures. Grok est connu pour être le seul LLM dont le biais politique n’est pas à gauche et avec le minimum de censure. Il reste à voir maintenant si c’est possible d’en tirer une réelle valeur au delà de l’effet gag.

​ ChatGPT Pro : un nouveau service premium à 200$ par mois​

OpenAI lance ChatGPT Pro, un abonnement mensuel premium donnant accès une version « pro mode ». Les tests montrent que o1 pro mode surpasse significativement les versions précédentes dans des domaines comme les mathématiques de haut niveau, la programmation et les questions scientifiques de niveau doctorat. Par contre, pour le reste, ça reste équivalent. À moins que vous ne soyiez chercheur, programmeur ou scientifique, vous pouvez passer votre chemin pour l’instant, la version à 20$/mois est largement suffisante.

O – Les outils qu’on recommandera toujours

• ​GPT-4 et Claude : 20 à 30% de cette édition est écrite en collaboration avec.
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• ​Midjourney : qu’avez-vous pensé des visuels de cette newsletter ?
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• ​Descript : l’outil qu’on utilise pour condenser 4-8 heures de rush sur 5 caméras et 3 micros différents en une vidéo digeste de 20 minutes.
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• ​Fireflies : délègue la prise de notes ce qui nous permet d’être entièrement présents en appel. Il y a énormément d’outils équivalents sur le marché, on en a testé une dizaine et c’est celui qu’on a préféré.

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Merci d’avoir lu cette 24ème édition jusqu’au bout.

Toujours un plaisir de sortir de ma grotte pour détourner (pour ne pas dire voler) l’autorité de la Harvard Business School.

N’oubliez pas que les inscriptions pour GPT Pro sont ouvertes !

Et si vous avez une question, ou si vous souhaitez nous partager un retour, répondez simplement à cette lettre.
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Nous lisons et répondons à tous les mails.

Nous accordons beaucoup de valeur à ce que vous avez à nous dire.
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C’était Rayan Dilavar, pour IA Mania