Bâtir son business, au début, c’est gratifiant. On voit sa réussite se construire, brique après brique.
Mais quand on est arrivé en haut de cette première montagne, on est insatisfait. On ressent un énorme vide. Il nous manque quelque chose qu’on ne pourra pas obtenir par de nouveaux succès de la même nature.
Alors on devient désabusé : on se dit qu’on a mis tous ces efforts pour rien. On ne trouve plus de sens à son travail.
À ce moment-là, certains sombrent dans le désespoir ou dans une addiction.
Et c’est quand ils sont au fond du trou, au plus profond de la vallée, qu’ils commencent à réaliser qu’une deuxième montagne est en train d’apparaître parmi les nuages.
Et cette montagne-là, ils ne pouvaient pas la voir quand ils étaient en train de gravir la première. Il fallait d’abord la franchir et se retrouver dans la vallée pour pouvoir l’apercevoir.
La deuxième montagne, on ne peut pas la gravir en utilisant les mêmes outils que pour la première ; elle demande un tout autre type d’effort.
Il ne s’agit plus de se battre, mais de construire quelque chose de solide. Il ne s’agit plus de gagner contre les autres, mais de se transformer soi-même.
Quand on gravit la deuxième montagne, on ne court plus après les opportunités : on bâtit une activité stable et durable. Au lieu de chercher l’argent rapide, on construit une vraie sécurité financière. Au lieu de chercher à faire du buzz ou des vues, on cherche à avoir un impact profond. Au lieu d’accumuler les symboles de richesse, on se construit une vie équilibrée et remplie de sens.
Il faut souvent passer par la première montagne puis traverser la vallée du désespoir pour pouvoir apercevoir la deuxième. Mais le chemin en vaut la peine.
« Ceux qui ressortent grandis par de dures épreuves ont le courage de laisser mourir certaines parties d’eux-mêmes.
Tout au fond de la vallée, leurs motivations ont changé. Alors qu’ils étaient centrés sur eux-mêmes, ils le sont à présent sur les autres.
La seconde montagne n’est pas l’opposé de la première. Il ne s’agit pas de renier la première pour la gravir. C’est le voyage d’après, qui correspond à la période plus généreuse et plus satisfaisante de la vie.
Certains, lorsqu’ils découvrent ça, changent radicalement de vie. Ils abandonnent leur cabinet d’avocat et partent s’installer au Tibet. Ils quittent leur métier de consultant et vont enseigner dans des quartiers défavorisés.
Et d’autres restent dans leur domaine, mais en l’abordant d’une façon différente. »
(j’ai adapté le texte pour le rendre plus lisible)
Si c’est un sujet qui te parle, je te recommande vraiment de lire l’introduction du livre dont cette citation est tirée, qui est disponible intégralement sur l’échantillon Amazon.
Et si, en ce moment, tu te trouves tout au fond de la vallée du désespoir, ou si tu cherches une nouvelle montagne que tu pourrais gravir pour la deuxième partie de ta vie, je te conseille alors un autre livre, d’Arthur C. Brooks, cette fois-ci (il ne semble pas y avoir de lien de parenté entre ces deux auteurs, même s’ils ont le même nom de famille et abordent chacun le même sujet, chacun d’une façon différente) : From Strength to Strength (en anglais).
Je l’avais résumé dans un article, dont je recopie ici les parties essentielles :
« L’auteur s’adresse aux personnes qui ont passé la première partie de leur vie à viser l’excellence ou le succès, à innover ou à faire progresser leur secteur d’activité.
Bref, à ceux qui ont eu une belle première partie de carrière… mais qui se sentent décliner parce qu’ils prennent de l’âge.
À mesure que l’on prend de l’âge, même si un type d’intelligence décline (« l’intelligence fluide », celle qui nous a permis de réussir) un autre type se développe : celle que l’auteur appelle « l’intelligence cristallisée ».
Les fondateurs de start-ups sont jeunes, parce que leur métier repose sur l’intelligence fluide.
Les philosophes et les historiens sont souvent beaucoup plus âgés, parce que le leur repose sur l’intelligence cristallisée.
Ce qui est intéressant, c’est que cette seconde intelligence fleurit au moment même où la première commence à se flétrir.
Ce qui veut dire qu’au lieu de continuer à se pousser passé un certain âge, au lieu de vivre dans le déni, au lieu de refuser de constater le déclin inexorable de son intelligence fluide à mesure qu’on vieillit, on peut tout simplement choisir de changer de train au bon moment… Et reconsidérer sa carrière pour faire en sorte qu’elle mette désormais à profit l’intelligence cristallisée plutôt que l’intelligence fluide.
Pour beaucoup de gens, ça consiste simplement à mettre son activité sur pause à partir d’un certain âge, pour se mettre à enseigner ou à écrire, par exemple. Et à prendre du recul sur son sujet d’excellence, pour être capable d’en parler avec une sagesse qu’ils ne pouvaient pas avoir lorsqu’ils étaient plus jeunes et qu’ils étaient pris dans le feu de l’action.
En d’autres mots, quand on vieillit, on a le choix :
Soit on vit dans le déni (et lorsque ce ne sera plus possible, on tombera de très haut), soit on se reconvertit à temps dans l’enseignement, en développant une vision de son sujet qui est empreinte d’une sagesse que ceux qui sont en train de se battre dans l’arène ne sont pas encore en mesure de développer (puisqu’ils ne peuvent pas prendre le recul nécessaire pour le faire ou qu’ils n’ont pas encore assez d’expérience).
Si tu as eu une première partie de carrière dans laquelle tu as eu de beaux succès, si tu as une longue expérience du terrain, si tu en as vu de toutes les couleurs, si tu es un vieux baroudeur de ton sujet d’excellence (que tu sois agent immobilier, conseiller financier, pâtisser ou pianiste, sportif ou voyageur…) et que tu sens qu’à mesure que les années passent, la force, l’énergie, la combativité ou la facilité à inventer que tu avais autrefois sont en train de s’estomper…
Alors, il est peut-être temps de devenir formateur. »
Si tu veux lire la suite, mon article est visible ici :
Les croyances de Richard Rohr ne sont pas au goût de tout le monde (c’est un franciscain aux idées avant-gardistes, dont la vision est que toutes les religions et spiritualités parlent de la même chose, chacune à leur façon).
Mais ce n’est pas pour ses croyances que je cite cet auteur ici, mais pour sa manière saisissante d’aborder la problématique de la deuxième montagne.
En voici quelques citations issues de ce livre, que j’ai traduites en français et adaptées :
« On peut passer toute sa vie à gravir l’échelle du succès, pour finalement découvrir une fois arrivé au sommet que notre échelle était appuyée contre le mauvais mur. »
« Dans la seconde moitié de la vie, on n’a plus d’opinions définitives et bornées sur tout, sur chaque événement ou sur la plupart des gens : on permet aux choses et aux gens de nous enchanter. »
« La préoccupation n’est plus tant d’avoir ce qu’on aime, mais d’aimer ce qu’on a. C’est un changement monumental par rapport à la première moitié de la vie, à tel point que c’est presque le test décisif pour savoir si on est arrivé dans la seconde moitié. »
« Perdre, échouer, tomber et la souffrance qui découle de ces expériences – tout cela est une partie intégrante et même positive du voyage humain. »
« L’échec et la souffrance sont les grands égalisateurs des humains. Les communautés et l’engagement peuvent se former davantage autour d’une souffrance qu’autour de la grandeur de notre ego ou de notre supériorité. »
« Le message essentiel est que la plupart d’entre nous doivent toucher une sorte de fond avant de pouvoir commencer le vrai voyage. »
« Alors préparez-vous à une grande aventure, celle pour laquelle vous êtes vraiment né. Si on n’atteint jamais notre petit bout de paradis, notre vie n’a pas beaucoup de sens, et on a créé notre propre “enfer”. Préparez-vous à une nouvelle liberté, à un grand bonheur et à une grâce radicale. »
J’aime beaucoup cette image qu’il développe dans son livre :
La première partie de la vie consiste à bâtir une maison. À bâtir un contenant. La seconde partie, elle, consiste à en aménager l’intérieur. À le remplir de contenu.
Dit autrement : dans la première partie de la vie, on crée une structure. Et dans la seconde, on rend l’intérieur de cette structure douillet et agréable.
Ce livre s’appelleFalling Upward (il n’a pas été traduit en français, à ma connaissance). Il fait partie de l’étagère « best of » de ma bibliothèque.
Pour explorer ces sujets en profondeur, voici par où je te conseille de démarrer :
1— Si tu es en train de préparer la deuxième partie de ta carrière, commence parStrength to Strength, surtout si tu as déjà développé une expertise pendant des années dans le cadre du salariat et que tu voudrais consacrer le reste de ta vie à enseigner, en quittant ton métier actuel pour devenir formateur ou auteur.
2— Si tu sens que ton activité actuelle n’est plus alignée avec tes aspirations profondes, si tu as couru après le succès pendant la première partie de ta vie et que malgré tous les paliers que tu as atteints, tu ressens aujourd’hui un vide qui ne peut pas être comblé par des succès de la même nature, alors lis au moins l’introduction du livre La deuxième montagne.
3— Si tu passes par une période difficile, alors je te recommande la lecture du livre de Richard Rohr :Falling Upward. Il peut peut-être t’aider à faire de ce moment douloureux un tremplin vers un nouveau chapitre de ta vie. Cependant, une mise en garde est nécessaire : il ne faut pas être allergique à la spiritualité (et à l’approche avant-gardiste de l’auteur en la matière) pour se lancer dans la lecture de ce livre. Il faut aussi savoir que Richard Rohr évoque beaucoup des deux parties de la vie dans le contexte de l’évolution de sa religion, ce qui ne parle pas forcément à tout le monde. (Par contre, si le sujet t’intéresse… alors je te conseille d’explorer aussi les écrits spirituels de Tolstoï).
Enfin, comme tu suis ou que tu as suivi la série d’e-mails « L’École des Mentors », je t’ai préparé une vidéo en accès libre qui va te montrer l’intérieur de la formation complète :
Dans cette vidéo, tu vas aussi découvrir un extrait d’un des modules de la formation, qui explique mon système de personnalisation des lancements de produits autour de parcours personnalisés.
N’hésite pas à répondre à cet e-mail. Je suis reconnaissant pour chaque message et les lis avec attention, mais je peux pas toujours y répondre rapidement. Merci de ta compréhension. Par contre, si ta demande concerne le support clients (problème de facturation ou d’accès, etc…), ne réponds pas à cet e-mail mais fais plutôt une demande en cliquant ici et tu recevras une réponse rapide. Si un ami t’a transféré cet e-mail et que tu souhaites recevoir ma newsletter, tu peux t’inscrire ici.
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