Si le jeune garçon se met à danser avec légèreté et grâce, on conclut alors qu’il est probablement « bispirituel ».
Les parents, d’un accord avec la communauté, décident à partir de cet instant de l’élever et le respecter en tant que tel, pour lui permettre de s’épanouir pleinement.
On peut aussi se dire qu’un enfant d’à peine douze ans construit encore son identité…
Mais la démarche est -à mon sens du moins- extrêmement inspirante car elle est résolument intégrative !
« Ils sont soignés exactement comme les autres malades »
Chez les Mohaves, on n’exclut pas ces personnes, c’est même tout le contraire !
Pour eux, la maladie mentale peut atteindre n’importe qui à n’importe quel moment de son existence.
Hors de question donc de la mettre au ban, sous prétexte qu’elle sort du cadre !
En cela, je comprends que Devereux leur ait voué aux Mohaves une admiration sans faille…
Lui qui a séjourné à plusieurs reprises chez eux considérait que ces sociétés «primitives» ont clairement une longueur d’avance sur celles que l’on qualifie de «civilisées».
Et en effet, on est en droit de se demander…
… Avons-nous perdu de vue ce bon sens inné qui nous pousse à nous accepter les uns les autres tels que nous sommes ?
… Aurions-nous sombré dans l’égocentrisme et la normativité au point d’oublier que nous sommes tous pétris d’une matière unique ?
…Au nom de quoi se permet-on de condamner nos semblables sur la seule base de leur différence ?
… Retrouverons-nous un jour ce lien qui nous unit à la naissance et que nous nous évertuons outrageusement à détruire ?
Vous serez peut-être surpris de cette réflexion à laquelle je vous invite aujourd’hui à ce portrait des Mohaves.
Car dans le rythme effréné qu’est le nôtre, on ne prend plus le temps de s’interroger sur nos propres fonctionnements et nos préjugés les plus ancrés.
Pourtant, ma conviction profonde est qu’aujourd’hui plus que jamais, nous gagnerions tous à prendre un peu de hauteur…
De fait, j’aimerais vous laisser amicalement à cette réflexion :
Et si pour une fois, on se montrait davantage critiques envers nous-mêmes qu’envers les autres, pour mieux nous rapprocher d’eux ?
À très bientôt pour une lettre baignée de lumière ancestrale.