Mémoire qui flanche ? Faites appel à la « rasayana »

Chère amie, cher ami,

Vous avez sûrement déjà entendu parler d’Ayurvéda, cette sublime « Science de la vie », que même l’OMS reconnait comme étant l’une des médecines traditionnelles majeures.

Mais connaissez-vous le Rasayana chikitsa ?

C’est l’une des branches les plus importantes de la médecine ayurvédique, qui vise le rajeunissement et la régénération^[1] !

Depuis 5000 ans, la médecine ayurvédique cherche à maintenir la jeunesse de l’esprit et du corps.

Imaginez pouvoir retrouver la vitalité de vos 30 ans…

On est loin de l’Ayurvéda édulcoré des magazines féminins.

La science védique rasayana propose de redonner sa pleine vitalité à l’organisme, d’en améliorer la qualité.

Vivre plus longtemps et mieux… notamment grâce aux plantes :

Des plantes capables d’inverser le vieillissement : vraiment ?

En effet, la phytothérapie ayurvédique regorge de plantes « régénérantes » qui recherchent :

l’immortalité physique (qui peut être possible, à un niveau plus profond d’harmonie) [et] l’immortalité de l’esprit, du mental, le renouvellement quotidien des cellules cérébrales. Dans une telle disposition, l’esprit et le cœur sont aussi lucides dans la vieillesse que dans l’enfance[2]…

Ces substances considérées comme presque « magiques », portent le nom de « rasayana ».

Ces plantes pourraient même « inverser le processus de vieillissement »^[3] !

L’un des trois livres fondateurs de l’Ayurvéda, le Charaka Samhita les mentionne.

Ce précis de médecines internes, écrit entre 1000 et 1500 av. J.-C., égraine au fil de ses pages de précieuses informations sur le rajeunissement et la prévention du vieillissement^[4] ainsi que l’utilisation d’herbes médicinales.

Trous de mémoire : la « rasayana » qu’il vous faut

Il y a une de ces plantes rasayana dont j’aimerais vous parler aujourd’hui.

Connue sous le nom de Bacopa, bacopa monnieri, hysope d’eau ou encore Brahmi, cette plante a fait l’objet de nombreuses études et validations scientifiques.

C’est l’une des vedettes de la médecine ayurvédique contre les trous de mémoire et les problèmes cognitifs dus au vieillissement.

Mais c’est aussi une plante qui serait indiquée pour les pathologies neurodégénératives plus graves, comme la maladie d’Alzheimer.

C’est vraiment la plante qui permet de vivre plus longtemps en meilleure forme.

Elle « n’ajoute pas seulement du volume ou de la quantité au corps, mais améliore sa qualité, en soutenant la forme optimale et la fonction des différents organes, dhatus (les tissus) et doshas du corps^[5] ».

Pourtant, regardez-moi ces petites fleurs blanches, au cœur jaune, noyés au milieu de cette marée verte…

Elles sont mignonnes, mais jamais on n’imagine qu’elles cachent une telle puissance.

Pourtant, cette plante grasse est un vrai baume pour les cerveaux en perte de vitesse.

De la famille des Scrofulariacées (Scrophulariaceae), au même titre que la véronique ou les digitales, le bacopa pousse dans les régions et sols humides, voire aux abords de plans d’eau.

Dans la tradition médicinale ayurvédique, la bacopa est utilisée comme un agent anti-inflammatoire, analgésique, sédatif, antiépileptique.

Mais surtout, c’est un nootropique puissant^[6] : c’est-à-dire qu’elle stimule la capacité d’apprentissage, la concentration et la mémoire et elle réparerait même les neurones endommagés !

Riche en potassium et en flavonoïdes, ce sont surtout ses deux saponines triterpénoïdes qui boostent nos facultés cognitives : les bacosides A et B.

De très nombreux tests cliniques réalisés sur des volontaires, enfants ou adultes, en bonne santé démontrent que la prise d’extraits de bacopa améliore les performances cognitives.

Une méta-analyse (analysant les résultats de 9 études portant sur le bacopa et la mémoire) réalisée en 2014^[7] confirme ces bienfaits :  sur la cognition, l’attention et la vitesse de traitement de l’information.

Comment elle « rajeunit » le cerveau

Cette plante active une série de mécanismes pour protéger notre cerveau du vieillissement et stimuler la mémoire :

• Ses bacosides protègent le cerveau des dommages causés par les radicaux libres en stimulant l’activité des enzymes antioxydantes^[8]. Ils agissent sur des zones sensibles du cerveau : l’hippocampe (zone impliquée dans la mémoire), le striatum (c’est là que nos décisions « sont prises ») et le cortex préfrontal (zone rattachée aux émotions et humeur)^[9].
• Le bacopa empêche aussi les cytokines inflammatoires de se libérer dans le cerveau. De ce fait, cette plante réduit l’inflammation du système nerveux central et ses dégâts^[10].
• Elle augmente l’apport de sang au cerveau : une mauvaise irrigation cérébrale et un mauvais flux peuvent diminuer les performances cérébrales, voire favoriser l’apparition de troubles neurologiques tels que la maladie d’Alzheimer^[8].
• On pense sérieusement que cette plante indienne favorise aussi la neuroplasticité, liée aux mécanismes d’apprentissage et de mémorisation^[8][9].
• Par ailleurs, la bacopa améliorerait notre capacité de mémorisation^[11].
• Des études indiquent aussi qu’il réduit l’accumulation excessive et les dépôts de protéines béta-amyloïdes dans le cerveau. Or, la présence de plaques amyloïdes est, à ce jour, l’un des marqueurs de la maladie d’Alzheimer^[9].

1 recette simple « à la mode indienne »

La bonne nouvelle c’est que l’on peut utiliser toutes les parties de la plante : feuille, tige, fleur, racine…

Tout est bon dans le bacopa !

Les feuilles peuvent

• être séchées et réduites en poudre ;
• utilisées en décoction ;
• pressées avec les tiges pour former un jus.

Vous trouverez facilement des gélules de bacopa dans le commerce. On recommande en général deux gélules le matin pendant un mois, à prendre un mois sur deux.

Mais pour changer des méthodes « phyto » traditionnelles, je vous propose une recette un peu particulière !

Pour préparer un tonique cérébral efficace, on peut faire une décoction de la plante dans du lait.

La méthode est simple : pour une dose de plantes mettre 8 doses de lait et 32 doses d’eau. Il faut porter le tout à ébullition et laisser l’eau s’évaporer totalement. Ainsi pour 30 g de plantes on a 240 ml de lait et 1 litre d’eau.

Le lait présente l’avantage d’augmenter l’effet tonique et nutritif des plantes et possède des propriétés adoucissantes. Et si vous ne le tolérez pas, vous pouvez toujours le remplacer par un lait végétal.

Cette préparation sera d’autant plus efficace si le bacopa est associé à l’Ashwagandha, aussi appelé Ginseng Indien et très connue pour ses effets pro-longévité !

Et pourquoi pas y ajouter un peu de cannelle, de gingembre ou de cardamome…

Bonne dégustation !

Garance Langlois

Ps : Dites-moi si vous voulez en savoir plus sur ces plantes ayurvédiques mystérieuses… comme l’Ashwagandha ou l’Arjuna !