Voici un nouvel épisode de Boussole avec une méthode, une ressource et une question.
Mais une statistique avant de commencer : 1 français sur 3 rêve d’écrire un livre. Mieux encore, plus d’un million ont déjà sauté le pas en commençant à écrire un manuscrit. Il existe un profond désir d’écrire, quel que soit le sexe, l’âge, le niveau social ou le métier exercé.
Il y a deux choses difficiles quand on écrit un livre : commencer et terminer. Heureusement, la page blanche disparaît vite si on libère une place suffisante à l’écriture.
Et c’est là qu’intervient le Carnet pour un Roman, le compagnon idéal pour démarrer et finir votre manuscrit. Il vous accompagne tout au long du processus créatif. Du choix du thème à l’envoi des manuscrits aux éditeurs, en passant par la rédaction ou la relecture, ce carnet de 200 pages contient tout ce qu’il faut.
Le 11 novembre prochain, nous sortons une version du Carnet pour un Roman enrichie d’une mini-formation en ligne, tournée en collaboration avec la maison d’édition Eyrolles. Si vous avez envie d’écrire un roman ou d’aider un proche à le faire, rejoignez la liste d’attente pour ne rien manquer.
LA MÉTHODE : LES BOÎTES DE TWYLA THARP
« Avant de pouvoir penser en dehors de la boîte, il faut commencer par avoir une boîte », écrit la chorégraphe Twyla Tharp dans son livre The Creative Habit.
Sans surprise, je suis plongé jusqu’au cou dans ce genre de lectures depuis le rachat de 23h59 (merci aux Échos pour l’article !). À l’instar d’Austin Kleon et son bureau, Twyla Tharp a matérialisé sa créativité : ses boîtes incarnent son processus d’inspiration.
Pour chaque nouveau projet, Tharp commence par créer une boîte physique où elle rassemble toutes ses idées et inspirations. La boîte peut contenir des notes, des photos, des coupures de journaux, des objets, des dessins, etc. Elle centralise et organise physiquement ses idées pour chaque projet spécifique. En ré-ouvrant régulièrement le contenu de la boîte, elle stimule sa créativité et développe de nouvelles connexions. Bien sûr, le contenu de la boîte évolue en permanence : elle ajoute, modifie ou retire des éléments au fil du temps. Une fois le projet terminé, la boîte sert d’archive gardant en mémoire le processus créatif.
On a envie d’écouter les conseils de Tharp qui a créé plus de 160 oeuvres au cours de sa carrière, reçu un paquet de prix, renouvelé son style sur cinq décennies et formé des générations de danseurs. Dans un monde dominé par les écrans, revenons dans la matière. J’utilise en ce moment trois carnets de projet différents : un dédié à mon prochain livre, un autre pour le développement de notre formation en alternance et un dernier pour ma pratique du cirque.
Il est aussi possible d’utiliser la méthode Tharp avec des moodboards, des classeurs, des fiches Zettelkasten ou des murs dédiés selon ce que permet votre habitat…
UNE RESSOURCE : L’APPRENTISSAGE EN DOUBLE BOUCLE
En janvier 1967, c’est la crise à la NASA, l’agence fédérale américaine chargée d’envoyer des fusées dans l’espace ! Un incendie lors d’un test vient de tuer trois astronautes. La réaction initiale de la NASA est un apprentissage en simple boucle : les ingénieurs corrigent les problèmes techniques à l’origine de l’incendie. Mais l’accident déclenche une réflexion plus profonde.
La NASA entre dans un processus d’apprentissage en double boucle, remettant en question ses croyances fondamentales : « Sommes-nous trop agressifs avec nos délais ? Priorisons-nous les calendriers au détriment de la sécurité ? ». Cette introspection va transformer l’agence qui révise ses priorités et son mode de fonctionnement.
L’apprentissage en double boucle, concept posé par le professeur Chris Argyris, va au-delà de la simple correction d’erreurs. On ne se contente pas d’éteindre le feu, on opère des changements plus durables pour que les feux ne se produisent plus jamais.
Quel que soit votre secteur d’activité ou le stade de développement de votre projet, vous allez devoir éteindre des feux en permanence. C’est la vie d’un entrepreneur. Pour ne pas devenir fou, laissons de la place à l’apprentissage en double boucle. Les lecteurs et lectrices de La Méthode LiveMentor reconnaîtront ici la huitième étape dédiée à la qualité !
LA QUESTION DE LA TASSE
Un jour, un érudit se rendit chez un maître zen. Tandis que le maître parlait, l’érudit l’interrompait fréquemment avec des remarques comme « oh oui, nous faisons pareil dans mon temple« . Finalement, le maître zen cessa de parler et commença à servir du thé à l’érudit sans s’arrêter jusqu’à ce que la tasse déborde.
« Assez ! La tasse ne peut contenir plus de thé ! » s’exclama l’érudit en l’interrompant.
« En effet, je vois » répondit le maître zen. « Si vous ne videz pas d’abord votre tasse, comment pourrez-vous goûter à ma tasse de thé ? »
J’adore cette histoire car on peut inverser les rôles : si le maître interrompt en permanence l’élève et ne le laisse pas s’exprimer, ça ne marche pas non plus. Au début d’une formation, que chacun vide sa tasse !
Belle semaine à toutes et à tous,
Alexandre Dana