Vous lisez IA Mania, la newsletter qui décrypte chaque lundi les enjeux business et marketing de l’intelligence artificielle.
Au programme de cette édition :
Décryptage : ce que l’Afrique nous apprend sur l’usage de l’IA au travail
Les news d’IA de la semaine
🌍 Leçons d’IA venues d’Afrique
Cet article aurait dû s’appeler “ce que l’Afrique nous apprend sur l’intégration de l’IA au travail”, mais personne n’ouvre un email avec un objet aussi barbant.
Dire que l’Afrique est leader de l’IA, ça attire beaucoup plus l’attention.
Même si ce n’est pas tout à fait vrai, vous verrez dans cet article pourquoi ce n’est pas non plus tout à fait faux.
a – La situation
Lorsque nous sommes allés interviewer les français au sujet de l’IA, nous avons été plus que surpris par leurs réponses.
Sur 10 personnes interrogées, une a eu la bonne réponse.
C’est une observation micro qui rejoint un phénomène macro observé depuis quelque temps : les français ne savent rien sur l’IA, et c’est un problème.
35% des salariés français, craignent de ne pas être en mesure de suivre les évolutions engendrées par l’IA au travail.
Ce n’est pas un phénomène lié uniquement à la France mais bien à l’ensemble du monde occidental.
Paradoxal, nous créons les IA, mais nous ne nous en servons pas.
Lorsqu’on compare les volumes de recherche sur les mots “intelligence artificielle”, les continents qui ressortent en premier ne sont pas l’Amérique du Nord, et l’Europe comme on pourrait s’y attendre, mais bien l’Amérique du Sud, l’Asie, et l’Afrique.
b – L’IA, une question de mental ?
Le manque de ressource crée les débrouillard-es, comme le démontre l’Afrique (presque dans son ensemble) en matière d’IA.
Mais avant, un mini-cours d’histoire tech.
Les pays africains étaient parmi les plus rapides au monde à adopter les paiements mobiles.
En France, nous sommes restés aux archaïques cartes de débit tandis que les africains créaient une infrastructure de paiement plus rapide, intuitive et ergonomique.
Pourquoi ?
Disposant de cartes de crédit et de comptes bancaires numériques, qui étaient totalement adéquats, nous n’avions que peu d’incitations à passer du bon à l’excellent.
Nous sommes victimes de réticence au changement, “on ne change pas une équipe qui gagne.”
Le retard de l’Afrique en technologie bancaire traditionnelle aura finalement été un avantage qui leur a permis de passer à la meilleure solution sans passer par la phase de “test & learn”.
C’est ce qu’on appelle un saut ou bond technologique.
Il se produit lorsqu’un secteur ou un marché (généralement un secteur démodé ou un marché émergent) saute une étape dans la chaîne de transformation technologique.
Au lieu d’apprendre à utiliser un ordinateur personnel puis un téléphone mobile, vous passez directement au mobile.
La France peine encore à adopter les paiements mobiles, tandis que 70% de la population kényane utilise M-Pesa, une plateforme de paiements par SMS.
Le Kenya est passé de A à C.
Malgré ces exemples récents, le saut en avant n’est pas courant dans l’histoire de la technologie, mais lorsqu’il se produit, c’est sismique.
Où voulons-nous en venir ?
L’IA, bien sûr.
Le Sénégal n’a été médaillé qu’une fois aux Jeux Olympiques, pourtant l’IA dans le sport s’y développe plus rapidement que dans des pays (nettement) plus habitués aux podiums. Le Sénégal, en partenariat avec Intel, utilise l’IA pour identifier de prometteurs futurs athlètes dans des zones rurales délaissées.
Cinq villages visités ont vu 1 000 de leurs enfants détaillés au peigne fin par une batterie d’outils d’IA.
Ceux-ci ont ensuite aidé à identifier 40 enfants présentant des « talents significatifs ».
Mais là où l’Afrique nous montre réellement l’exemple, c’est sur l’IA générative.
Les budgets africains pour le marketing sont en constante baisse depuis des années, les créatifs doivent se dépasser en redoublant de débrouillardise.
L’IA générative (ChatGPT, Microsoft CoPilot, Claude, Midjourney, Perplexity) n’a presque aucune barrière à l’entrée, financière comme technique.
Elle leur donne des résultats solides à bas prix, un exemple d’investissement asymétrique (dont nous avions déjà parlé).
Un nouvel exemple de bond technologique. Tandis que nous nous demandons encore à quelle version de ChatGPT nous sommes, eux jouent avec les outils, les essaient, cassent, recommencent.
c – Ce que l’Afrique nous apprend sur l’usage de l’IA au travail
Abordons tout d’abord le sujet qui fâche.
Même si l’Afrique montre l’exemple avec son utilisation de l’IA, on ne peut pas du tout dire qu’elle soit un leader, surtout lorsqu’on parle de technologies d’IA plus robustes comme l’apprentissage profond ou le traitement du langage naturel.
Ces domaines sont extrêmement voraces en ressources, en main d’œuvre qualifiée, et en temps.
Malheureusement l’Afrique aura besoin de beaucoup plus que de la débrouillardise et de la bonne volonté pour rattraper les retards accumulés sur ces tangentes.
Mais en Europe, nous n’avons pas ces problèmes.
Alors… c’est quoi notre excuse ?
Si vous êtes dans la tech, les médias ou la finance, la tirade qui va suivre ne vous concerne probablement pas.
Vous avez déjà réalisé la majorité des gains de productivité en matière de numérisation.
Mais si vous travaillez dans des industries lentes à se numériser comme l’éducation, l’agriculture, l’hôtellerie, le droit, le bâtiment , vous êtes mûrs pour votre propre bond technologique.
Le bâtiment est l’une des plus grandes industries de l’économie mondiale, mais elle est très fragmentée, et est l’une des plus lentes à se numériser.
Le legaltech était notoirement à la traîne et lent à démarrer en raison de barrières technologiques, de sécurité et culturelles, même s’il est maintenant en train de réaliser un bond technologique.
Le sentiment négatif est élevé dans l’industrie hôtelière, laisse beaucoup de place pour l’amélioration de l’expérience client via des produits numériques.
L’IA générative est la première fois que nous avons eu l’opportunité d’emballer l’automatisation complète d’une manière qui est efficace, rentable et intuitive.
L’IA générative est une solution instantanée sur simple pression d’un bouton.
Elle génère un mémoire juridique ou un plan de construction à partir de zéro.
Interagir avec le logiciel est comme discuter avec un ami.
Vous n’avez pas à réapprendre tout votre processus – vous supprimez simplement les tâches fastidieuses de votre liste de tâches.
Alors, pas d’excuse. Il faut s’informer. Bien sûr, vous suivez cette newsletter, alors vous faites déjà partie du “bon camp”.
Parlez d’IA à votre prochain événement social (dîner familial, un verre avec les potes).
Parce que vous ne serez pas remplacé par une IA, mais par un humain qui la comprend, et l’utilise.
2 – Les actus d’IA les plus importantes cette semaine
Le nouveau film réalisé par Robert Zemeckis, « Here », utilisera une technologie de rajeunissement assistée par IA pour donner à ses co-stars, Tom Hanks et Robin Wright, l’apparence qu’ils avaient dans les années 1990 — lorsque ces derniers ont joué côte à côte dans « Forrest Gump ».
SoftBank s’associe à l’entreprise de healthtech Tempus pour développer des services médicaux alimentés par l’IA qui recommandent des traitements personnalisés contre le cancer basés sur les données des patients.
CriticGPT est conçu pour identifier les erreurs de ChatGPT lorsque vous lui demandez de générer du code. Il analyse le code et signale les erreurs potentielles, facilitant ainsi la détection des erreurs qui pourraient passer inaperçues pour les humains. La plus grosse critique que nous avons vis à vis de CriticGPT, est qu’OpenAI nous propose de demander une seconde opinion au même médecin. À voir comment cela évolue.
Toys ‘R’ Us a utilisé le modèle de génération de vidéo Sora d’OpenAI pour créer un court métrage sur sa mascotte, Geoffrey la Girafe. La société affirme que c’est le premier spot publicitaire de marque réalisé avec l’intelligence artificielle.
Des chercheurs en Finlande ont dévoilé un modèle d’IA qui utilise la psychologie mathématique pour interpréter les émotions humaines en temps réel. Cette plateforme pourrait un jour être utilisée par les marketeurs pour créer des publicités qui évoluent en temps réel en fonction des réactions des consommateurs.
O – Les outils IA qu’on utilise tous les jours
GPT-4 : environ 20% de cette édition est écrite en collaboration avec.
Midjourney : qu’avez-vous pensé des visuels de cette newsletter ?
Descript : l’outil qu’on utilise pour condenser 4-8 heures de rush sur 5 caméras et 3 micros différents en une vidéo digeste de 20 minutes.
Fireflies : délègue la prise de notes ce qui nous permet d’être entièrement présents en appel. Il y a énormément d’outils équivalents sur le marché, on en a testé une dizaine et c’est celui qu’on a préféré.
Pour la prochaine édition nous vous avons préparé un test d’outil en bonne et due forme.
D’ailleurs s’il y a un outil que vous souhaiteriez qu’on teste, n’hésitez pas à nous l’indiquer en répondant au mail ! 🙂
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C’est la fin de cette newsletter. Merci d’avoir lu cette 13ème édition jusqu’au bout. Si ce moment vous a plu, ou non, faites-le nous savoir en répondant à cet email. Nous lirons personnellement chacun de vos retours et vous répondrons un à un. Nous accordons beaucoup de valeur à ce que vous avez à nous dire.
Salut , Aujourd’hui je veux te montrer un nouvel outil, que beaucoup de gens ont essayé de faire dans le passé, mais franchement, c’était à chaque fois un fiasco….
Grand Sommet Spirituel : Ça commence dans quelques minutes ! 🎬 Je réserve ma place pour la deuxième session ce soir ➜ Chère Lumière, Le moment est enfin arrivé ! …
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