Comment pratiquer la pensée positive ?
La pensĂ©e positive, câest donc adapter son mode de pensĂ©e de sorte Ă modifier sa perception de la rĂ©alitĂ© Ă travers diffĂ©rentes techniques dâautosuggestion.
La technique de pensée positive la plus ancienne et la plus célÚbre est la méthode Coué, qui consiste à répéter 20 fois le matin et 20 fois le soir la phrase suivante : « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux ».
Lâautosuggestion positive sâadapte aux besoins et aux situations de chacun : « je rĂ©ussis de mieux en mieux dans mon travail », « jâai confiance en moi », « je suis entourĂ©(e) dâamour et tout va pour le mieux », « je suis en bonne santĂ© » ⊠LâidĂ©e est de choisir une ou plusieurs affirmations Ă se rĂ©pĂ©ter, mentalement, Ă haute voix ou mĂȘme par Ă©crit, de maniĂšre rĂ©guliĂšre, pour dâune certaine maniĂšre « configurer » son cerveau en mode positif.
Quâen dit la science ?
La pensĂ©e positive est souvent dĂ©criĂ©e par la communautĂ© scientifique qui estime quâelle repose majoritairement sur des ouvrages populaires, qui ne sont pas validĂ©s scientifiquement.
Pourtant, plusieurs expériences ont bel et bien montré les effets bénéfiques de la pensée positive sur la santé mentale et physique.
Une étude, menée pendant deux années sur 6044 adultes de plus de 50 ans, a par exemple montré que les personnes qui pensent que la vie leur réserve de belles choses, présentaient en effet un risque réduit de crise cardiaque[1].
Pour Eric Kim, auteur principal de cette Ă©tude et doctorant en psychologie clinique Ă lâUniversitĂ© du Michigan, « cela suggĂšre que les personnes optimistes prennent des mesures pour promouvoir leur santĂ© ».
Une autre Ă©tude amĂ©ricaine, menĂ©e auprĂšs de 660 personnes, a quant Ă elle montrĂ© que lâoptimisme et la pensĂ©e positive permettaient de vivre plus longtemps et en meilleure santĂ©[2]. Tous les participants Ă lâĂ©tude qui avaient une vision positive du vieillissement ont en moyenne vĂ©cu 7,5 annĂ©es de plus que les participants plus pessimistes Ă lâidĂ©e de vieillir.
Autre Ă©tude, Ă plus petite Ă©chelle cette fois, menĂ©e par les chercheurs de lâUniversitĂ© du Wisconsin et publiĂ©e en 2003, a montrĂ© que la pensĂ©e positive pourrait avoir des effets bĂ©nĂ©fiques sur le systĂšme immunitaire[3].
Concernant la santĂ© mentale, une expĂ©rience menĂ©e Ă lâuniversitĂ© de Lorraine, sur un Ă©chantillon de 44 Ă©tudiants, a prouvĂ© lâefficacitĂ© des rĂ©pĂ©titions de phrases positives comme outil dans le traitement de troubles psychologiques comme la dĂ©pression, lâanxiĂ©tĂ© et le stress. Pour cette expĂ©rience, les chercheurs ont envoyĂ© des textos positifs tous les matins aux Ă©tudiants. Ces derniers devaient se rĂ©pĂ©ter ces phrases trois fois. Au bout de quinze jours, une baisse significative de lâanxiĂ©tĂ© et des symptĂŽmes dĂ©pressifs a Ă©tĂ© observĂ©e chez les participants Ă lâĂ©tude.
Il convient tout de mĂȘme dâĂȘtre prudent avec le principe de pensĂ©e positive, car selon dâautres recherches, si les affirmations positives donnent de bons rĂ©sultats chez les personnes ayant une bonne estime dâelles-mĂȘmes, elles ne profitent en revanche pas Ă celles qui manquent de confiance et aggraveraient mĂȘme leur Ă©tat dâesprit [4]. Elles pourraient Ă©galement mener Ă des comportements irresponsables, notamment en matiĂšre de dĂ©cisions financiĂšres[5].
Faire en sorte de voir le bon cĂŽtĂ© des choses, oui, mais attention Ă ne pas tomber dans le piĂšge de lâinjonction au bonheur, voire à « la tyrannie du bonheur », dĂ©noncĂ©e notamment par la sociologue Eva Illouz dans son ouvrage Happycratie. La tristesse, la colĂšre ou la peur font partie de la vie et il est important de vivre ses Ă©motions, mĂȘme nĂ©gatives.
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